5.4.10

Viva les vacances



C'est la première fois que ça m'arrive.
Attendre de recevoir une petite feuille pour annoncer ses vacances.
Avant c'était plutôt du genre freestyle.

Avant de choisir mes dates, je désirais savoir où nous irions.
«Chéri, j'aimerais ça qu'on parle des vacances»
«Chéri, qu'est-ce que tu veux faire pendant les vacances».

Et à quêter ses réponses, je me suis aperçu que c'était pas si majeur pour lui.
L'homme est en vacances depuis janvier...et ce, jusqu'en août!
C'est pas compliqué, je l'énerve avec mes préoccupations de salariées.

Et un jour, j'ai entendu une voix «R'garde, on peux aller n'importe où mais je veux passer une semaine à relaxer près de l'eau».
Partout...
J'ai commencé à angoisser.

J'ai fouillé, fouillé dans l'autoroute de l'information.
J'ai pensé à Porto Rico, à l'Espagne, l'Italie mais finalement, comme je n'aime pas l'avion, j'ai choisi San Francisco.

Mon cerveau pense que c'est moins dangeureux de survoler un continent que l'océan.
Et comme ça sera le premier voyage d'Alice, j'essaie de sauver les plats.
Je ne voudrais pas lui transmettre ma peur de l'avion et faire une maudite folle de moi.

Bon...avez-vous des trucs pour relaxer dans l'avion?
Je devrais peut-être me taper un livre pour comprendre le fonctionnement de la machine, j'aurais peut-être moins peur.

Et de grâce, ne me dites pas que l'avions c'est moins dangeureux que le char!
Je l'ai déjà entendu celle-là, et ça ne me rassure pas.

7 commentaires:

Marie a dit...

Faut que tu te dises que tu vis un voyage astral! Dans quelques heures, un nouveau monde.

L'avion c'est le mal nécessaire au plaisir.

J'ai pas plus de truc. ;)C'est Caro la championne en avion.

Puis, j'ai entendu un chroniqueur voyage à la radio de Radio-Canada dire hier que les décisions de lieu de vacances sont prises par les femmes. Que l'industrie du tourisme n'existerait pas sans elles et que les pub sont mal adaptées car elles ciblent toujours les hommes! (On parle ici des femmes en bikini)

Je ne suis encore jamais allée à SF, mais ça l'air super charmant. Par contre, moi, j'aurais choisi la Corse ou la Croatie ou encore la Grèce. ;)

Passez de belles vacances.

Janou-Eve a dit...

Excellente destination, j'ai déjà hâte de voir vos photos!

J'aimerais te rassurer en te racontant l'été où j'ai travaillé comme agent de bord. J'ai dû faire au moins une centaine de décollages/d'attérissages en deux mois. Aucun pépin. Dans ma famille, deux autres agents de bord et en plusieurs décennies de carrière: aucun pépin. Fais le produit croisé du nombre de vols par plusieurs décennies...
(J'ai l'impression que le fait d'ajouter des chiffres aux faits vécus rend mon argument plus mathématique et donc,je l'espère plus crédible et rassurant).

D'autre part, savais-tu qu'il y a plus de 600 vols (ou est-ce 800?) par jour qui traversent l'Atlantique? Cette donnée, avec un chiffre que je comprends (par rapport aux données en pourcentage) m'aide à mieux imaginer et réaliser à quel point c'est un mode de transport sécuritaire.

Bon voyage!

Andrea Doyon a dit...

ATTENTION : Désolé pour le long (très long) commentaire. Désolé aussi pour mon français…

J'ai une phobie de l'avion qui, comme toute vrai phobie, ne se raisonne pas avec des statistiques ou des explications rationnels.

Je peux te dire exactement la vitesse de décollage requise de chaque avion que je prends, à quel moment il ferme ses flaps, les check-lists d’approche, le choix de piste en fonction du crosswind, les règles de clearance en cas de problème, a peu près tout ce que tu veux savoir sur les systèmes de vol, le ILS, le fonctionnement des turbines, la hauteur des plafonds nuageux, leurs compositions et la natures des turbulences attendu…

Ceci m’empêche en rien de cesser de dormir dès que mes billets sont achetés, d’avoir les mains moites juste à penser à ma date de départ et de devoir prendre des médicaments pour passer à travers mon vol.

Donc, avec les années et les multiples vols que j’ai du prendre, voici tout les trucs et les infos qui m’ont aidé…


AVANT TON VOL >

- Utilise SeatGuru pour avoir les meilleurs sièges. (ou éviter les mauvais) Confort = moins de stress. Par exemple, le siège 18F du Airbus qui fera Montréal – San Francisco (avec un arrêt à Toronto) demain a un problème de redressement. (http://www.seatguru.com/airlines/Air_Canada/Air_Canada_Airbus_A320.php?Orig=YUL&Dest=SFO&Date=20100418)

- Arrive 3h en avance, au moins, pour tenter d’upgrader en première class ou en class affaire. Par exemple, Montréal – San Francisco m’a couté 300$ allez et 150$ pour l’upgrade première class. Si j’avais booker direct première class le billet était 1 500$ allez seulement. Tu le demandes dès ton arrivé, plus vite la compagnie peut libérer ton billet pour le revendre, plus important sera le rabais, particulièrement dans les aéroports de connections comme Dallas, Toronto, Calgary, Vancouver…

- Élimine tout stress que tu peux contrôler : Fait ta valise 4 jours à l’avance, book un vol de départ qui va t’éviter l’heure de pointe / trafique pour te rendre à l’aéroport.

- Apporte un minimum dans l’avion; n’oublie pas que maintenant pour embarquer tu dois enlever tes souliers, passer un scan physique et vider tout tes bagages.

Andrea Doyon a dit...

L’ATTÉRISSAGE >

- Définitivement la manœuvre la plus désagréable pour bien des gens : pourtant une manœuvre malgré tout très sécuritaire : tu ne te bas plus contre la nature pour rester dans les airs ou décoller; tu dois juste contrôler ta descente.

- San Francisco a un angle d’approche un peu désagréable du au trafic aérien. Toutefois rien à voir avec Miami. Un peu désagréable mais crois moi, la ville en vaut largement l’expérience.

- Lors de ton approche tu peux frapper des petits nuages qui vont te donner l’effet d’une montagne russe. Pas de panique, encore une fois s’est l’ajustement de l’aile. Impossible que tu tombes complètement. =)

- Si tu peux, évite une connexion à Dallas ou Calgary. Toronto de préférence. Moins de trafique et moins de perturbation.

En conclusion : la pire chose que tu peux faire est de tenter de surmonter ta peur de toi même, faire un vol qui va te faire paniquer et en rester traumatiser : la je te garanti que tes prochains vols seront un cauchemar. Si tu penses que ce sera le cas, arrêt de te torturer et va voir ton médecin, demande lui du Clonazepam. Au pire tu en prends pour des 2 prochains vols et t’aura aucun histoire d’erreur pour alimenter ta phobie qui va simplement s’estomper.

Bon courage...

Andrea Doyon a dit...

LE VOL >

- C’est la portion du vol qui est la plus sécuritaire.

- Ton altitude de croisière sera entre 28 000 et 38 000 pieds. Ton pilote va choisir son corridor aérien en fonction des vents et des turbulences.

- Garde à l’esprit qu’un corridor aérien est comme un autoroute. Il y a peut-être 500 avions en avant de toi et tout autant qui vont prendre leurs places derrières toi. Chaque avion communique en temps réels les ajustement qu’elle doit faire si la température devient moins clémente.

- Les changements climatiques ne sont pas assez soudain pour survenir entre deux avions. Donc les turbulences que tu vis furent supportés par 500 autres avions, 5, 10, 15, 20 minutes (etc…) avant doit. Ce nouveau système de navigation inter-avion a rendu le vol aérien beaucoup plus sécuritaire et confortable. (Crois le ou non, il est en xml!)

- Chaque avion broadcast a tous les systèmes (contrôleur aérien et autre avion) sa télémétrie au 30 secondes. (Altitude, vitesse et direction) Par exemple, au moment de mon commentaires, le vol de Canadair KE 6092 est en approche d’atterissage à San Francisco, maintenant rendu à 8 300 pieds. (http://www.flightstats.com/go/FlightStatus/flightStatusByFlightPositionDetails.do?id=189380377&airlineCode=KE&flightNumber=6092)

- Les risques que ton avion se détache, se brise ou perde des morceaux en vol du au turbulence sont vraiment inexistante. Les gens ne réalisent pas que la majorité des morts ou des blessés sont en fait les tata qui respectes pas la consigne d’attacher sa ceinture. Le risque n’est pas pour l’avion, le risque réel est que tu te frappes la tête en tombant dans l’avion.

- Il y a 25 000 avions de ligne qui ont atterrie hier, 715 000 en Mars… Aucun accident.

- L’avion que tu prends à déjà fait 4 ou 5 décollage / atterrissage. Elle fut contrôlé et révisé par au moins 20 personnes plus de 7 fois dans la journée. Un autre avion à déja passé par où tu passes 10 minutes avant toi. Bref, les risques ne sont pas à ce niveau.

Andrea Doyon a dit...

LE DÉCOLAGE >

- Le processus de te rendre à ta piste de décollage s’appelle le « Taxi ».

- S’il y a un risque de gèle, il vont enduire ton avion d’alcool (tu vas passer dans une sorte de carwash à ciel ouvert). Pas de panique si tu crois qu’ils ont manqué un spot : ce n’est pas l’aile dans le détail qui doit être arrosé mais une zone spécifique au devant et sur un coté de l’aile. L’alcool empêche la formation de glace dans le processus de prise d’altitude, elle sert seulement de backup au système de dégivrage déjà intégré.

- Dès que tu entres sur ta piste de décollage, les moteurs seront mis à pleine puissance. (Alors qu’avant tu pouvais attendre au moins 5 minutes au bout de la piste) Un plus petit avion va prendre de 10 à 15 secondes avant d’atteindre sa vitesse de décollage, un Airbus va prendre 15 à 20 secondes. La piste possède au minimum 50% de plus de longueur que ce qui est requis pour son décollage. Pas d’inquiétude.

- Le première plafond nuageux est généralement entre 10 000 et 15 000 pieds. Quand tu travers cette couche de nuage, il y aura de la perturbation. Cette perturbation est du simplement à la densité de l’air qui varie et donc supporte moins bien ou, à l’inverse, supporte mieux l’aile de l’avion. L’avion grimpe ou chute alors légèrement mais de manière subite pour rejoindre la densité attendue par la forme de l’aile à la vitesse que tu vas. Ce sont des ajustements physiques et non des « problème » que l’avion à de la misère à voler.

- Il existe des types de nuages toutefois qui ont des variations extrêmes de densité d’air qui pourrait s’avérer beaucoup plus grave. Ne t’inquiète, les avions sont maintenant équipe de radar on-bord qui leurs donnes la composition des nuages avant d’entrer dans ces derniers.

- La seule vraie menace serait la perte d’un moteur et à 10 000 pieds, ton pilote est en mesure de retourner atterrir même sans aucun moteur.

- Pendant ton ascension la cabine sera pressurisée. Ceci peut te donner une mauvaise lecture de ton environnement. C’est pour cela qu’il y a un minimum de 2 à 3 backup pour chaque système informatique en place : un pilote ne peu pas se fier qu’a sa perception. Tu peux avoir l’impression que l’avion est en train de piquer du nez ou qu’elle ralentis alors qu’en réalité elle fait complètement le contraire. Donc si ça ce trouve, tu stress pour quelque chose qui n’est même pas en train d’arriver.

- Tu vas passer un second plafond nuageux, généralement entre 25 000 et 30 000 pieds. Ce dernier possède beaucoup moins de turbulence étant donné que la densité de l’air est plus basse et les frictions moins importante.

Les heureux proprios a dit...

Vous êtes vraiment généreux.
À vous lire, j'ai presque le goût de prendre l'avion.

Merci Andrea pour ces explications. J'ai noté attentivement le nom du médicament.

Je vous ferais un compte-rendu en mots et en photos.
:)